L’hospitality management s’impose comme une nouvelle tendance dans le monde du travail. Inspiré des codes de l’hôtellerie de luxe, ce concept vise à améliorer le bien-être des salariés en leur offrant une expérience fluide et agréable.
Accueil soigné, services de conciergerie, espaces de travail optimisés : tout est pensé pour que les collaborateurs puissent se concentrer sur leur activité sans être gênés par des irritants du quotidien.
Mais au-delà du confort, l’hospitality management est-il réellement un levier de performance ? Son retour sur investissement (ROI) est-il tangible ou s’agit-il d’un simple effet de mode ?
Alors que certaines entreprises y voient un atout stratégique pour attirer et fidéliser les talents, d’autres s’interrogent sur son impact réel sur la productivité.
Cet article décrypte les bénéfices et limites de l’hospitality management sous l’angle du ROI. Compte tenu de la portée de cette question, je compte consacrer plusieurs articles sur ce sujet. Voici en tout cas le début de la réflexion, n’hésitez pas à me contacter pour apporter vos réflexions pour enrichir les du futurs articles.
Hospitality Management : une simple charge ou un investissement stratégique ?
Le retour sur investissement est il applicable pour une prestation d’hospitality management ? Dans le cadre de réunions de travail préparatoires sur la décision ou non de lancer une consultation, j’ai été confronté à cette question. Elle n’est pas simple à adresser.
En entreprise, l’hospitality management repose sur l’idée que le bien-être des salariés influence directement leur performance. Offrir un cadre de travail agréable et fluide aurait des effets positifs sur :
✔ L’efficacité : Moins d’irritants et plus de confort = meilleure concentration.
✔ L’engagement : Un salarié qui se sent bien dans son environnement est plus motivé et impliqué.
✔ L’attractivité : Dans un marché du travail compétitif, les meilleures conditions de travail aident à attirer et fidéliser les talents.
Mais ces bénéfices sont-ils mesurables et suffisants pour justifier les investissements nécessaires à la mise en place d’une politique d’hospitality management ?
Retour sur investissement : comment le mesurer ?
Pour prouver sa rentabilité, l’hospitality management doit avoir des indicateurs de performance concrets. Or, contrairement aux gains liés à la productivité ou à la réduction des coûts, l’impact du bien-être au travail est plus difficile à quantifier.
Quels KPI pour évaluer l’hospitality management ?
Les entreprises qui investissent dans ces services peuvent suivre plusieurs indicateurs :
📌 Taux d’absentéisme : Un cadre de travail agréable peut réduire le stress et les arrêts maladie.
📌 Engagement des salariés : Des sondages internes permettent de mesurer leur satisfaction et leur motivation.
📌 Attractivité employeur : L’impact sur le recrutement et la rétention des talents peut être évalué via le turnover et le nombre de candidatures spontanées.
📌 Productivité : Un environnement de travail bien pensé peut favoriser l’efficacité individuelle et collective.
Si ces indicateurs montrent des améliorations, alors l’hospitality management peut être considéré comme un investissement rentable plutôt qu’une charge superflue.
Le risque d’un ROI invisible ou difficile à justifier
Malgré les promesses de l’hospitality management, certaines entreprises restent sceptiques. Le principal frein ? L’absence d’un lien immédiat et quantifiable entre l’investissement réalisé et les gains obtenus.
- L’effet “waouh” s’émousse avec le temps : Une fois habitués à un certain niveau de service, les salariés ne le perçoivent plus comme un avantage distinctif.
- Le bien-être ne garantit pas la performance : Si les conditions de travail sont importantes, elles ne suffisent pas à elles seules à améliorer la productivité.
- Un risque d’instrumentalisation du confort : Certaines entreprises peuvent être tentées d’utiliser l’hospitality management pour attendre en retour plus d’implication et de disponibilité de leurs salariés. Ce qui peut nuire au bien-être au lieu de l’améliorer.
L’enjeu est donc d’intégrer l’hospitality management dans une démarche cohérente et durable, sans chercher uniquement un effet marketing ou un levier de contrôle.
Hospitality Management : où se situe réellement la rentabilité ?
L’hospitality management peut être un puissant outil d’engagement et de différenciation, à condition qu’il soit bien utilisé. Pour qu’il génère un véritable retour sur investissement, il doit respecter certaines conditions :
✔ Être aligné avec la culture et les valeurs de l’entreprise : Il ne doit pas être perçu comme un simple gadget, mais comme une véritable démarche d’amélioration du bien-être.
✔ S’appuyer sur des services à forte valeur ajoutée : Plutôt que de multiplier les prestations secondaires, mieux vaut se concentrer sur des actions qui ont un impact réel sur la qualité de vie au travail.
✔ Être intégré dans une vision stratégique globale : L’hospitality management ne doit pas fonctionner en silo, mais s’articuler avec les politiques RH et managériales.
Conclusion : l’hospitality management, un pari gagnant ?
L’hospitality management en entreprise peut sembler être un luxe. Mais si bien conçu, il peut s’avérer être un investissement rentable, en favorisant la fidélisation, la motivation et la productivité des salariés.
Toutefois, pour garantir un réel retour sur investissement, il est essentiel de :
🔹 Fixer des objectifs clairs et mesurer les résultats à travers des KPI pertinents.
🔹 Éviter une approche trop « cosmétique » qui risquerait d’être perçue comme artificielle.
🔹 Privilégier des actions durables et cohérentes plutôt que des effets de mode passagers.
La réflexion sur ce sujet continue, et je consacrerai d’autres articles sur ce questionnement, en approfondissant notamment les indicateurs , les actions à mettre en place pour s’assurer que la prestation répond aux attentes.
